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Karine Fournier

Libre-coudre: matérialité et cocréation

Par des rituels de fabrication, se met en œuvre un cumul de petits gestes non-prémédités, organisés sous l'angle du non-savoir. Afin de tailler une brèche dans la normalité des choses, je prône l'usage indiscipliné des textiles prenant, de manière lente et intuitive, des libertés avec l'espace, en rupture avec le réel. Le travail de couture favorise un état psychique qui met en relation le matériel et l'immatériel. Ce processus qui se veut contre-productif constitue une réaction au rythme de la vie urbaine, un acte de résistance, de présence et de recueillement. Les sculptures en tissu sont le fruit d'un travail d'introspection en mouvement.

 

Dans ma recherche, les savoir-faire se font subvertir. Ils ne représentent plus des compétences acquises par l'expérience. Ils sont considérés comme la capacité de se mettre en « état » de faire. Entre les travaux d'aiguilles et l'installation de sculptures molles, je réfléchis aux concepts d'entropie et de deskilling. L'habileté, ici, consiste à savoir accueillir l'imprévu en s'abandonnant au geste de coudre sans chercher à le contrôler. Et le reskilling, lui, s'élabore dans des habiletés sociales redéveloppées par l'activation d'un procédé de cocréation de structures proliférantes et entropiques, transformant notre relation au lieu.

karinefournier.com

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Karine Fournier, Libre-coudre, 2018, installation textile (détail), dimensions variables

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