Dérive et prospection d’ambiances

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Espaces urbains et périurbains, génériques et vernaculaires, je m’intéresse aux lieux, mais surtout, à leur transformation provoquée notamment par la nuit ou la neige. Je les croise dans mon quotidien lors de mes déplacements utilitaires ou dans des dérives volontaires, souvent en y activant une quête photographique où je me perçois comme le personnage d’un film. Je recherche à travers ces lieux peu éclairés, souvent isolés et toujours déserts, un certain type d’ambiance comportant des caractéristiques les constituants variablement selon chaque photo saisie : suspense, mystère, latence, nostalgie. Ensuite, en les peignant, je m’approprie ces scènes, en y modifiant certains éléments de composition comme la luminosité, afin d’exprimer le mieux possible l’atmosphère que j’y ai vécue.

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C’est dans ma petite ville, au fil de mes déambulations nocturnes, qu’est née cette recherche d’ambiances relevant du suspense et du mystère, largement inspirée par le cinéma. Depuis, ma production revisite constamment la frontière entre l’obscurité et la lumière artificielle, ainsi que celle entre photographie et peinture, peinture et cinéma, réalité et imaginaire. C’est à la fois pour moi une façon d’explorer certains lieux génériques la nuit, en particulier l’hiver, autant que de mettre en image mon monde intérieur lié aux scénarios que j’écris et aux rêves dont je me souviens fréquemment. Par une association tableau/storyboard, le cinéma est mis de l’avant dans le projet en cours, venant ajouter une possibilité scénaristique : « Qu’est-il arrivé ? » ou encore « Est-il sur le point de se passer quelque chose ? »