Véronique Lépine

Formalisme en porte-à-faux

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Construites de manière intuitive à partir d’objets et de matériaux que je cherche à déployer dans l’espace, mes œuvres sont ancrées dans la gestuelle sculpturale, mais tendent constamment à aplatir le regard que l’on porte sur elles, comme s’il s’agissait de tableaux.  La matérialité des éléments utilisés et leur assemblage selon des rapports d’échelles et des jeux d’illusion me servent  à aborder la mise en espace comme dans la création d’une image plane. Les éléments et matériaux tridimensionnels devraient ainsi être perçus comme une manipulation des formes et des couleurs sur une surface. Toutefois, comme il n’y a jamais de planéité réelle et que les objets sont bel et bien là, mon travail s’attache à la picturalité dans la même mesure qu’il déjoue plusieurs de ses a priori.  

 

Pour mon projet de recherche, je me suis attardée à l’utilisation et à la représentation des objets. Dans la création de mes œuvres, j’ai porté une attention particulière à la catégorisation de ceux-ci. Pourquoi utiliser tel type d’objet plutôt qu’un autre ? Comment le qualifier : quotidien, domestique ou autre ?  Dois-je le représenter ou me l'approprier tel quel ?   En abordant la recherche d'harmonie dans la juxtaposition des formes, des matériaux et des couleurs, j’ai constaté que l’amalgame qui résulte de ces manipulations d’objets et de matériaux assimile la nature de ceux-ci.  Ils perdent de leur  symbolisme et leur identité tend à s’effacer, les transformant en de simples éléments de compositions. En tentant d'élucider la multiplicité de choix d'objets identifiables parmi l’ensemble, l'ambiguïté s’installe et je prends la décision d'effectuer une lecture selon leur forme ou leur nature.

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